Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/63

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Montaigne que Shakespeare et qui était l’un des plus « parfaits bilingues » que j’aie connus nous renvoya le numéro criblé de coups de crayon, comme un mauvais devoir de collégien. Nous étions désolés ; et nous ne nous consolions même pas à la pensée que, en puriste, il s’était montré sévère.

Les sceptiques cependant souriaient. Lancer une revue, et sérieuse, quelle ambition ! Elle s’évanouirait bientôt de ce monde des périodiques atteint, aussi lui, de mortalité infantile. Elle a vécu et compte aujourd’hui trente-trois ans d’une existence qui a, somme toute, traversé peu de dangers. Sa collection constitue un dossier où l’on retrouve des pièces importantes et rares.

En janvier 1918, paraissait la première livraison du Nigog. Nom étrange, tiré du Dictionnaire canadien-français : « Mot d’origine sauvage désignant un instrument à darder le poisson et particulièrement le saumon ». Le titre, disait un journal de l’époque, est « tranchant, net, sec ; il fait cocarde ».