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MON NOUVEAU POSTE

lant, mais achevait de rendre l’ensemble bien hétéroclite.

Heureusement, les murs se garnirent bientôt de bibliothèques, un pupitre plus commode remplaça le vénérable souvenir de M. Chapleau qui doit encore exister dans quelque recoin de l’Université, un tapis garnit le plancher et tout cela me constitua une atmosphère où je passai avec agrément de longues années de travail.

***

J’ai donc vécu les tout premiers débuts de l’Université de Montréal et je suis, avec Mgr  Émile Chartier, le seul survivant de la première promotion des officiers généraux, celle de 1920. Les chanceliers, les recteurs, les présidents, les doyens, ont passé : Mgr  Chartier a été pendant vingt-quatre ans mon collègue et mon conseiller.

J’ai été la mouche de ce coche impressionnant. Sur l’ordre de mes chefs, j’attachai les brins que le Rescrit pontifical avait filés, et dont la Charte civile indiquait les déroulements. Je convoquai les nouveaux corps universitaires, coup sur coup, et j’eus la joie de saisir les premiers mouvements de leur vie.

Non pas que rien n’eût existé jusque-là, comme l’observait avec raison un de nos doyens. L’Université Laval de Montréal comptait de solides facultés et d’actives écoles professionnelles et, précisément, sa préoccupation avait été de les fusionner sous une administration unique, sans que l’activité intellectuelle en souffrît et pour qu’elle profitât, au contraire, d’un regain de conscience et d’espoir.

Mais la force acquise par l’union et l’élan donné à un organisme désormais adulte exigeaient