Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (deuxième édition).djvu/14

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Je pourrais citer bien des vers où se révèle votre amour de l’Ame indienne, où votre inspiration avec une heureuse vérité reflète l’image du Canada d’autrefois. Mais je vois ma lettre s’allonger de citations et il faut laisser au lecteur la surprise des découvertes.

Quelques-uns vous trouveront un peu amoureuse de sauvagerie, n’oubliez pas que nous sommes au siècle du radio, des hommes volants, des vues animées et ce goût du mécanisme nous prépare peu à l’orientation vers ces horizons calmes, peuplés de dieux et d’inconnu.

A ceux qui préfèrent notre plus familière humanité, je conseille de se tourner vers votre vieille église St-Roch où vous aimez revoir votre enfance avec ses mains priantes, son cœur pur,

vierge de tout regret". Il leur sera doux, il me semble, de reconnaître dans le geste de votre enfance, cette fleur qu’on ne peut nommer sans se trouver rajeuni et souvent les yeux mouillés, au regret d’avoir perdu cette première beauté, la multiple beauté de croire, de donner son cœur, et de laisser monter de ses jeunes lèvres les lumineux cris de la Foi. 66

Madame, si l’on veut bien vous lire on trouvera une âme dans votre livre.

14 Albert FERLAND.