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LES OMBRAGES, KEENE, N.-H. le 9 novembre, 1927. A Madame Gaétane de Montreuil, Montréal, P. Q.

Madame, J’ai lu, relu et lu encore, votre travail dont l’ensemble, un peu inégal, est bien, avec les morceaux spécialement savoureux dont j’aimerais à préciser le sens. Vos vers autobiographiques d’une sensibilité émue, dévoilant les coins de votre âme, sont émouvants. Là vous avez touché une corde lyrique que nulle de vos sœurs poètes au Canada n’a fait vibrer. Dans les Montagnes Rocheuses, on ne sait pas ce qu’il faut le plus admirer, votre superbe philosophie de l’homme luttant avec la nature, ou des vers riches et élégants qui expriment cette philosophie. Votre Québec français est d’une facture heureuse, avec des lignes exquises, frappantes, que l’on voudrait graver dans sa mémoire. C’est vigoureux, beau et nouveau. Votre lyrisme atteint sa plus belle forme dans les vers consacrés à la France, vers d’une belle tenue, superbes, et d’une rare élévation. Il faudrait être béotien pour ne pas en sentir le charme. Je ne parle pas de vos autres poèmes, dont quelques-uns sont quelconques, mais de ce que vous avez fait de mieux et de plus original. Un trait particulier de 15