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Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/9

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Les anciens guerriers, pleins d’audace,
Y venaient se ressouvenir,
Les jeunes, à la même place,
Voulaient apprendre l’avenir ;
Car le beau lac aux eaux profondes
Avait un pouvoir merveilleux :
Un génie habitait ses ondes.
C’était l’oracle de ces lieux.
Chacun comprenait son langage
Sans phrase et tout silencieux..
Si l’on y voyait son image,
L’augure en était précieux,
Pourvu que sans ombre et sans ride
Le flot vous renvoyât vos traits.
L’ambition perdait la bride
Chez tous les chercheurs de secrets.
Et quand au ciel montait la lune Le
bon génie alors parlait
Quelque amoureuse à la peau brune,
Mystérieuse s’en allait,
Se faufilant sous la feuillée,
Dans l’ombre qui la protégeait,
Inquiète, ou l’âme endeuillée,
Vers le lac, qu’elle interrogeait.
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