Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/154

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ô Vénus, ô déesse amante du berger
qui menait sur l’Ida son troupeau étranger,
que ton enfant cruel et pourtant adorable
détourne de mes yeux sa torche déplorable ;
que, reprenant pour moi son visage ancien,
grave et tel qu’il sortit du germe ouranien,
d’un prestige décent mon faible cœur étonne !
Dorée, tes desseins je ne les pus tromper :
une dernière fois tu me viennes frapper,
je ne me flatte plus, je brûle pour énone.