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Page:Moréas - Trois Contes, 1921.djvu/19

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oblige en rien : non, Frédéric, c’est par la noblesse de votre cœur, par la gentillesse courtoise qui toujours a été en vous plus vive que chez les autres : c’est par cette noblesse, par cette gentillesse, Frédéric, que je vous prie et vous supplie encore de m’accorder ma demande… Donnez-moi votre cher faucon, Frédéric, pour que je sauve mon fils de la mort qui le menace, et que je vous sois reconnaissante à jamais.

Frédéric écoutait parler la dame, et il savait bien qu’il ne pouvait la contenter en lui donnant le faucon, puisqu’il le lui avait servi à manger.

Il se mit donc à pleurer, sans répondre. En le voyant dans les larmes et dans le désespoir, la dame crut que Frédéric se lamentait ainsi à cause de son faucon dont il ne voulait pas se séparer, et elle fut un instant prête à dire qu’elle ne le désirait plus. Toutefois, elle attendit la réponse de Frédéric, qui, ayant séché ses larmes, parla comme il suit :