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Page:Moréas - Trois Contes, 1921.djvu/30

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qui avait l’air très en colère. Il tenait à la main une épée et menaçait la femme de la tuer, en proférant de vilaines paroles.

Octave revint bientôt de sa première surprise et la compassion qu’il avait pour cette malheureuse femme lui donna envie de la sauver d’une mort aussi épouvantable.

Comme il était sans armes, il coupa une branche d’arbre pour s’en faire un bâton et il se mit incontinent en devoir de barrer le passage au chevalier.

Alors celui-ci lui cria de loin :

— Octave, laisse les chiens et moi punir cette méchante femme comme elle l’a mérité.

Les chiens avaient attrapé la femme par les flancs et l’avaient arrêtée dans sa fuite, et le chevalier arrivant près d’Octave était descendu de cheval.

— J’ignore qui tu es, lui dit Octave, et comment il se fait que tu me connais : mais je te dirai que c’est une grande lâcheté de la part