Page:Moréas - Trois Contes, 1921.djvu/33

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Aussitôt après, la jeune femme se leva comme s’il n’avait de rien été et se mit à fuir de nouveau, et les chiens s’élancèrent après elle, la déchirant toujours.

— Octave, dit le chevalier en remontant à cheval, souviens-toi que nous traversons cet endroit tous les vendredis à la même heure.

Il suivit au galop la femme et les chiens, et tous allaient d’une telle vitesse que bientôt ils disparurent.

Octave demeura longtemps immobile, ému de frayeur et de compassion.

Puis il se prit à réfléchir que cette chasse horrible, qui passait là tous les vendredis, saurait peut-être lui servir en faveur de sa passion pour la cruelle Laura. Il n’était pas si mal avisé comme nous verrons.

Donc il envoie quérir sans tarder plusieurs de ses parents et amis et leur dit :

— Je vous promets de renoncer à mon