Page:Moréri - Grand dictionnaire historique, 1716 - vol. 1.djvu/30

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mellius avoit entrepris d’examiner l’Hebreu du Vieux Teſtament, & d’en faire une nouvelle traduction. On a auſſi mieux exprimé ce que Junius a fait ſur la verſion de Tremellius.

On a encore rectifié l’Article des Tribuns, où l’Auteur diſoit, entre autres choſes contraires à l’uſage des anciens Romains, que ces Magiſtrats avoient droit d’aſſembler les Comices des Conſuls, des Préteurs, & des autres Magiſtrats

Marc Varron étoit, ſelon l’Auteur, Philoſophe excellent, ce qui n’étoit pas l’endroit par où Varron méritoit le plus de louange, & qui n’eſt pas non plus un éloge à donner à un homme de ſa qualité, & à un Lieutenant de Pompée. Le Sr. Moreri ajoûtoit : Les Anciens n’avoient jamais eu de génie comparable au ſien, & on avoue qu’il ſavoit tout ce qui ſe peut ſavoir. Auſſi tous les Auteurs en parlent, comme d’un prodige d’eſprit & de mémoire. On a donné à Varron des louanges moins hyperboliques, & qui repréſentent mieux ſon caractère.

Si on lit l’Article des Ubiquitaires, comme il eſt exprimé dans cette Edition, on comprendra mieux quelles gens ce ſont que par la deſcription que l’Auteur en avoit donnée, tirée de Florimond de Raymond : certains hérétiques, autrement nommez, Brentiens, à cauſe de leur Auteur, nommé Jean Brentius &c.

On a auſſi preſque refait l’Article de Gerard Jean Voſſius, & l’on a beaucoup ajoûté à celui de ſon fils Iſaac Voſſius. Au lieu qu’il traitoit le premier de l’un des plus éloquens perſonnages de ce ſiécle ; on lui donne le titre de laborieux, qui lui convient bien mieux. On a mis ces paroles : Il fut enſuite Régent, & celles qui ſuivent juſqu’aux titres des Ouvrages de Voſſius, dont on a ajoûté ſept, l’Auteur n’ayant rapporté les titres, que de quelques-uns de ces Ouvrages, que l’on trouve citez en ce Dictionaire. Le Sr. Môreri avoit fait cet éloge vague & trompeur de ce grand homme : Depuis il aquit une parfaite connoiſſance des Langues ſavantes, & il voyagea dans les principales villes de l’Europe, où les gens de Lettres charmez, de ſon mérite lui donnèrent une très-grande part dans leur eſtime & dans leur amitié. Il cultiva ces illuſtres connoiſſances, quand il fut de retour en ſon païs. Ce voyage eſt une fiction, & quoique Voſſius fut ſavant en Grec, & particulierement en Latin, on ne peut pas dire qu’il ſut parfaitement les Langues ſavantes, puis qu’il ne ſavoit pas alors les Langues Orientales, dont il n’apprit quelque choſe qu’aſſez tard Il paroit par la XXIII. de ſes Lettres, qu’il ne ſavoit point d’Hebreu lors qu’il enſeignoit à Dordrecht, ſi l’on prend garde à la maniere dont il cite le Pſ XXXIV. v. 7. Mais pour revenir à nôtre Auteur, il continuoit en ces termes : où il fut Profeſſeur à Dordrecht, (il n’y fut que Regent, ou Recteur) à Leide & à Amſterdam. Toutes les villes de Hollande s’efforçoient à l’envi de l’attirer dans leurs Academies (il n’y a pas d’Académies dans toutes les villes de Hollande, & l’Auteur auroit mieux fait de dire, qu’on tâcha de l’attirer en Angleterre) dont il a été le plus illuſtre ornement. Ses Ouvrages ſont un témoignage de ſon érudition. L’empreſſement que j’ai eu de les citer dans celui-ci. (Il ne pouvoit tirer d’ailleurs ce que l’on trouve ici des Hiſtoriens Grecs & Latins & d’autres Auteurs, qui lui étoient inconnus) & la déference que j’ai eue pour ſes ſentimens, dans la critique de divers points d’érudition (que le Docteur Provençal n’étoit guère capable d’examiner) feront connoître au Lecteur l’eſtime que je fais de ſon eſprit. On n’en croira pas Voſſius plus ſpirituel, pour cela, car il ne l’étoit aſſûrément point, quoi qu’il fut très-ſavant. On a auſſi ajoûté la plupart des choſes, qu’on trouvera dans cette Edition, touchant les Ouvrages, & les Etudes d’ Iſaac Voſſius.

Dans l’Article d’Utrecht, il étoit dit, qu’elle appartient préſentement aux États de Hollande ; ce qui n’eſt point, comme tout le monde le ſait. Peut-être que l’Auteur vouloit dire, qu’elle eſt dans les terres des Provinces-Unies, que les Etrangers peu exacts appellent la Hollande, comme nôtre Auteur avoit fait en divers endroits. On a auſſi corrigé dans ce même Article, Lewerden pour Leeuwarden, & Urick pour Wyck.

On a déja dit que l’on a mis à part les mots commençans par un W, qui étoient mêlez avec ceux qui commencent par un V.

Dans l’Article de Walſtein, il y avoit que les Proteſtans d’Allemagne appellerent Guſtave Adolfe de France à leur ſecours. On a auſſi mis que la bataille, où le Roi de Suede fut tué, ne finit que par la défaite de Walſtein, quoi que l’Auteur eut dit que les deux Parties ſe flatterent de la victoire. On s’eſt appuyé ſur Sam. Puſſendorf, & ſur les ſuites de ce combat. On a tiré du même Auteur le jour de la mort de ce Général ; car le Sr. Moreri diſoit que l’Hiſtoire ne marque pas préciſement le jour de ſa mort ; mais que ce fut ſur la fin de Fevrier. On y a auſſi fait quelques autres corrections, auſquelles on ne s’arrêtera pas.

En parlant de la retraite de Xenophon, l’Auteur diſoit qu’elle s’étoit faite des extremitez de la Perſe, ce qui n’eſt pas vrai, puiſque les Grecs ne s’avancerent que juſqu’au Tigre, comme on le peut voir dans Xenophon Liv II. Il avoit auſſi dit de Xerxès, qu’il vint à Sardes, où il ſe mit en campagne, ce qui n’eſt pas veritable non plus, Xerxès s’étant mis en campagne dans la Cappadoce, quoi que le rendez-vous de ſes troupes fut à Sardes. Voyez Herodote, Livre VII.

On a fait quelques additions à l’Y, qu’on ne s’arrêtera pas à rapporter, pour ne pas trop allonger cette Préface.

En parlant de Zacharie, qui fut tué dans le Temple de Jeruſalem, on a effacé une circonſtance fabuleuſe que depuis ce tems-là on n’entendit plus des réponſes de cette porte interieure du Temple où étoit le Propitiatoire, qu’on appelloit Dabir. Le dernier mot ſignifie le lieu très-ſaint ; mais ce qu’on en diſoit n’eſt qu’une chimere.

Les Locriens, dont Zaleucus fut Legiſlateur, n’étoient pas des peuples de l’Achaïe en Grece, comme diſoit l’Auteur, mais d’Italie, ainfi qu’on le trouvera dans cette Edition. On a auſſi rendu à Zanchius, ſa patrie, qui étoit Luques, & non pas Londres. Dans l’Article de Zethes, il y avoit Strades pour Strophades, & Iſis pour Iris.

En parlant de Zenon, l’Auteur avoit aſſez mal exprimé diverſes choſes, & il avoit dit que ſa ſecte étoit la plus ſuivie, ce qui n’eſt pas vrai. Elle étoit trop ſevere, pour attirer les gens. On a auſſi mieux exprimé ce que l’Auteur avoit voulu dire de Zorobabel, qui, après la fâcheuſe captivité des Juifs ſous Cyrus, fut, diſoit-il, Capitaine des Juifs, & étant de retour à Jeruſalem, ils offrirent des ſacrifices à Dieu, pour le remercier de leur heureuſe délivrance, & ils ſongerent à rebâtir &c.

IV. Dans les exemples, que l’on vient de citer, on a mis quantité d’exemples d’Additions, quoi que l’on n’ait pas inſiſté là-deſſus ; parce qu’on ſe réſervoit à en parler plus diſtinctement, dans la ſuite. On avertira donc ici le Lecteur, que l’on en a fait de trois ſortes. Les unes ſont des Articles nouveaux, dont il n’y avoit rien dans les Editions précédentes. On les a ordinairement mis entre des Crochets, de ſorte qu’on les pourra trouver pour la plûpart, en feuilletant le Livre. Les autres ſont des Additions ſur les Ar

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