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ne, l’Irac babylonienne, l’Adherbigian ou Médie, la province de Farsi ou la Perse proprement dite, le Khuzistan ou la Susiane, la province de Diarbekir ou Mésopotamie, & la province de Rum ou Asie mineure. * D’Herbelot, biblioth. orient. Renaudot, relation des Indes.

ABALA, port de mer, où Cesar aborda avec un seul homme de sa suite, après avoir eu un échec contre Pompée. Appien qui en parle, liv. 5 de la guerre civ. ne le fait connoître qu’en disant qu’il étoit près de Sicile. Il y a eu un autre lieu de ce nom en Afrique près de la mer Rouge, au pays des Trogiodites. * Pline lib. 6, ch. 9.

ABALPHAT, d’Hispahan, géométre Arabe ou Persan, qui avoit traduit en arabe les côniques d’Apollonius. Il vivoit dans le dixiéme siécle. Sa version est plutôt une traduction libre, qu’une copie exactement conforme à son original. C’est cette version qui a procuré aux savans trois des quatre derniers livres d’Apollonius. * Histoire des Math. t. 1, ch. 4.

ABALUS, isle de la mer d’Allemagne, sur les bords de laquelle quelques-uns ont cru que l’ambre étoit amené par les vagues de la mer. * Pline, lib. 37, cap. 2. Timée la nomme Baltia. Si quelqu’un se noyoit près de cette isle, & ne paroissoit plus au dessus de l’eau, les anciens païens employoient cent ans à appaiser ses manes. * Diction. anglois.

ABAN, roi de Hongrie, cherchez ABA.

ABANA, riviere d’Asie, dans la Syrie de Damas. Il est fait mention d’Abana & de Pharphar, rivieres de Damas, au IVe livre des rois, chap. V, v. 12. Henri Maundrel dit qu’étant sur les lieux en 1697, il ne put trouver aucune trace ni même les noms d’Abana & de Pharphar. D’où il conjecture qu’il faut que ce n’aient été que des branches de la riviere de Barradî, ou Chrysorrhoas, laquelle prenant sa source au pied & à l’orient du liban, coule autour & au-dedans de Damas, & va perdre ses eaux dans le désert, à quatre ou cinq lieues au midi de cette ville. * La Martiniere, dict. géogr.

ABANBO ou ABANHI, riviere de la grande Ethiopie, que quelques-uns ont nommée en latin Abanhus & Abana. Strabon, lib. 17, p. 786, qui le distingue du Nil, où il va se perdre, le nomme Astapus. Ptolémée qui le nomme de même, le fait sortir du marais Coloé, sous la ligne équinoctiale, & entrer dans l’Astaboras, à 11 d. 3 min. de latitude septentrionale. Méla, liv. 1, chap. 9, regarde ces deux rivieres comme deux branches ou deux divisions du Nil, & appelle la riviere dont il s’agit dans cet article Astapes : & Pline, qui la nomme Astapus, dit que c’est le Nil, qui n’est nommé Nil, qu’après qu’il a joint les eaux de ses diverses sources. * La Martiniere, dict.géogr.

ABANÇAI, riviere de l’Amérique méridionale, dans le Pérou. Elle a sa source dans l’audience de Lima, dans les montagnes qui séparent le pays des Chumbibilcas de la mer du Sud, au nord du village de Parinacocha. Elle donne son nom au bourg d’ABANÇAI, au nord duquel elle passe pour se jetter dans le Maragnon. Ce bourg se nomme aussi ABANÇAYO, & est situé près d’une haute montagne, que l’on croit pleine de veines d’argent. * La Martiniere, dict. géogr.

ABANDO, voyez ABANBO.

ABANHI, voyez NIL, fleuve.

ABANO, village d’Italie dans le Padouan, à cinq milles de Padoue, dans le territoire qu’on appelloit anciennement Aponus. C’est la patrie de Pierre d’Apon, médecin si célébre à la fin du XIIIe siécle, & au commencement du XIVe . Quelques auteurs ont cru que c’étoit anssi la patrie de Tite-Live ; Martial le fait seulement originaire du territoire d’Aponus.

Censetur Apona Livio Suo tellus.
L. 1, épig. 62.

Il y a à Abano des fontaines d’eau chaude, qui ont été fort célébrées par les anciens. Claudien, entr’autres, a composé un poëme entier à la louange de ces eaux. On les a toujours fort estimées pour la conservation de la santé, & la guérison de plusieurs maladies. Suétone, in Tiberio, c. 14, dit que l’empereur Tibere fit employer quelques enchantemens à l’égard de ces eaux, sur le bruit qui couroit qu’on en pouvoit tirer quelque connoissance de l’avenir. Théodoric, roi dus Ostrogoths, ayant établi le siége de son empire à Ravenne, fit construire de beaux édifices aux environs de ces eaux, par un célebre architecte nommé Aloisius. De Seine dans son Nouveau voyage d’Italie, l. 1, c. 5, dit qu’on y voit deux fontaines dont les qualités sont bien différentes ; que l’une pétrifie tout ce que l’on met dedans ; que l’autre est minérale, & que ses eaux sont excellentes pour diverses maladies, à cause qu’auprès de cette fontaine il y a une mine de soufre & de sel. Ces bains, aujourd’hui appellés bagni d’Abano, ont été nommés par les Latins, fontes Aponi, Patavinæ aquæ, & Patavini fontes. * Joann. de Donis, tract. de Sontib. cal. Patav. La Martiniere, dict. géogr.

ABANTA ou ABANTIS, ville près du mont Parnasse : c’est la même qu’Abée. Voyez ABÉE.

ABANTES, peuple de la Gréce qui passerent de la Thrace dans la Phocide, & y bâtirent une ville nommée Aba, Abée, ou Abea, Abanta ou Abantis, près le mont Parnasse, lui donnant le nom d’un de leurs rois, qui étoit fils de Neptune. Apollon avoit un temple dans cette ville, & y rendoit des oracles, bien avant qu’il fut connu à Delphes. Cette ville & ce temple furent brûlés en la premiere année de la LIV olympiade, par Xercès, roi de Perse, & fils de Darius le Méde. Ils furent rétablis dans la suite ; mais le temple de Delphes s’étant mis en réputation, acquit de grands trésors, par le concours général des nations qui venoient consulter l’oracle. Les Phocéens en guerre contre les Locriens & les Béotiens, le pillerent pour s’aider des richesses qui y étoient renfermées : cette guerre en devint plus animée. On l’appelle la guerre sacrée, & elle continua jusqu’à ce que Philippe de Macédoine, pour venger ce sacrilége, rasa toutes les villes de la Phocide, & les réduisit en villages. Les Abantes, quoiqu’épargnés dans cette punition, parce qu’ils n’avoient point eu de part au pillage, furent pourtant contraints par la suite de quitter la Phocide. Ils passerent dans l’isle alors nommée Macris, & depuis Abantide, Chalcis, ou Eubée, à cause de ses excellens pâturages, & aujourd’hui appellée Negrepont. Ils y prirent la coutume que les Curetes y avoient introduite, de ne porter de cheveux qu’au derriere de la tête : d’où vient qu’Homere les nomme όπισθεν κομό ωντας, c’est-à-dire, qui n’ont des cheveux qu’au derriere de la tete : coutume qu’ils adopterent, parcequ’étant braves & béliqueux, & aimant à se mêler, & à se battre d’homme à homme, ils ne vouloient pas donner prise à leurs ennemis, qui auroient pu les saisir par les cheveux de devant ; c’étoit aussi pour cela que les Grecs se rasoient la barbe. Mais par la même raison de bravoure, les Abantes se laissoient croître les cheveux au derriere de la tête, pour s’imposer la nécessité de ne jamais fuir devant l’ennemi. Ces peuples envoyerent une colonie dans l’isle de Chio, où avoit régné Hercule. Amphitus, qui descendoit de ce héros, en défit une partie ; mais l’autre lui résista, & s’y établit. * Hérodote, VIII, ch. 28 & 33. Pansanias, Phoc. ch. 35. Strabon, liv. X. A. Pierius, Hieron. folº 230.

ABANTIDAS, fils de Paseas, après la mort de Clinias, pere du célebre Aratus, & premier magistrat de Sicyone, s’empara de la tyrannie la quatriéme année de la CXXVIII olympiade, qui est la 265 année avant Jésus-Christ. Il fut tué par Dinias & par Aristote le dialecticien, sur la place publique, où il