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avoit coutume de se trouver avec eux pour les entendre parler de philosophie. Paseas son pere lui succeda dans la tyrannie, & périt lui-même par les mains de Nicocles qui se mit à sa place : mais celui-ci ne gouverna que quatre mois, & prit la fuite lorsqu’Aratus se rendit maître de la ville. * Pausan. in Corinth. Plutarch. in Arat.

Quoique ces historiens ne marquent point l’année en laquelle Abantidas se fit tyran de sa patrie, il est sûr néanmoins que c’est en celle qu’on a rapportée, puisqu’Aratus fils de Clinias avoit alors sept ans selon Plutarque, & qu’il affranchit Sicyone à l’âge de vingt ans, c’est-à-dire, treize ans après qu’Abantidas eut commencé de regner, la premiere année de la CXXXII olympiade, 252 ans avant Jesus-Christ. * Plutarch. ibid. Polyb. l. 2.

ABANTIDE, Abantis, ancienne contrée de l’Epire, qui reçut son nom des Abantes, peuple dont nous venons de parler. Après la prise de Troye les troupes des Locriens & des Abantes, après avoir erré longtemps, furent jettées par la tempête dans la Thesprotide, au pied des monts Cerauniens en Epire, aujourd’hui Monti della Chimera dans l’Albanie. Ils s’y établirent ; & les Locriens, après avoir nommé Thronium la ville qu’ils y bâtirent en mémoire d’une ville de leur pays qui.portoit le même nom, consentirent en faveur des Abantes que tout le pays d’alentour fut nommé Abantide. * Pausan. l. 5, in Eliac.

ABANWIVAR, cherchez ABAWIWAR.

ABAQUA, cherchez ABABA.

ABARANER, bourg de la grande Arménie, cherchez ABRENER.

ABARBARÉE, nom d’une Naïade, de laquelle Bucolion fils aîné de Laomédon, eut Esepe & Pedase. * Homere, l. 6, Iliad.

ABARBENEL, cherchez ABRABANEL.

ABARCA (Pierre) naquit en 1619, à Jacca en Aragon, & entra chez les Jésuites en 1641 . Il enseigna la théologie pendant plus de vingt-cinq ans, & mourut à Palencia le premier octobre 1693. M. d’Hermilly, dans la préface du quatriéme tome de l’histoire générale d’Espagne, p. 3, dit qu’Abarca passoit en Espagne pour le plus grand théologien de son temps. On a de lui une histoire des rois d’Aragon, écrite en espagnol, & que M. d’Hermilly dit être universellement estimée en Espagne. Il a aussi donné en latin des traités sur la science & la volonté de Dieu, la prédestination, la trinité, l’incarnation & les perfections de Jésus-Christ. * Nicol. Anton. biblioth. hispan. tome II, p. 130.

ABARES, peuples, cherchez HUNS.

ABARIM, montagne de l’Arabie pétrée, dans le partage de la tribu de Ruben, bornoit le pays des Ammonites & des Moabites, & fut une des dernieres stations des Israélites, après leur sortie d’Egypte. Ce fut de-là qu’ils allerent camper dans la plaine de Moab vers le Jourdain. Les monts Phégor & Nebo faisoient partie de cette montagne, & le sommet de Nebo étoit appellé Phasga. Ce fut là que Moïse mourut, après que Dieu lui eut fait voir de dessus cette montagne la terre de Chanaan. * Num. 23 & 33. Deuter. 34.

ABARIMON, contrée de la Scythie en Asie, dans une grande vallée entre les montagnes d’Imaüs. Pline dit que ces Scythes vivoient comme des sauvages, qu’ils couroient avec une extrême légéreté, & erroient ça & là avec les bêtes féroces. Beton, qui suivit Alexandre le grand dans ses voyages pour mesurer les chemins, dit que les Scythes de ce pays-là ne pouvoient vivre hors de leur air natal. Une autre circonstance que rapporte Pline, & qui ne s’accorde point avec l’expérience moderne, est que cette nation avoit les pieds tournés en arriére au rebours des nôtres. Cette observation peut tomber sur quelque chaussure extraordinaire, que n’examinerent point assez ceux qui répandirent ce bruit. * Pline, hist. nat. l. 7, c. 2. dict. géogr. de la Martiniere.

ABARIS, fils de Seuthus, étoit Hyperboréen de nation : c’est ce qu’assurent Hérodote, Diodore, Jamblique, Apollonius, & plusieurs autres anciens auteurs. Suidas & Eusebe lui donnent le nom de Scythe, parcequ’ils ont confondu le pays des Hyperboréens avec la Scythie. Rien n’est plus fabuleux que la vie de cet Abaris, que Jamblique dit avoir été prêtre d’Apollon l’Hyperboréen. Outre l’esprit de divination, il avoit reçu de ce Dieu une fléche volante, que le même auteur dit avoir été d’or, sur laquelle il traversoit les airs, comme s’il eut été monté sur un Pegasse : ce qui lui donnoit cette facilité merveilleuse avec laquelle il faisoit les longs voyages qu’on lui attribue. Le plus célébre est celui qu’il fit à Athènes en qualité d’ambassadeur de sa nation, dans un temps où tous les peuples de la terre affligés d’une cruelle peste, & d’une famine universelle, reçurent pour répouse de l’oracle, que ces maux ne cesseroient point jusqu’à ce que les Athéniens eussent offert certains sacrifices dont ils s’étoient chargé pour les autres nations. Il paroît qu’Abaris avoit aussi été à Lacédémone, puisque, selon quelques-uns, il étoit fondateur du temple consacré à Proserpine salutaire. Il parloit très-bon grec, & fut un de ces barbares dont la Gréce admira la sagesse & l’équité ; d’ailleurs habile devin, principalement à prédire les tremblemens de terre & les tempêtes, il parcouroit le monde en rendant des oracles. Il avoit composé quelques ouvrages dont on nous a conservé les noms, savoir, l’arrivée d’Apollon chez les Hyperboréens, en vers ; les nôces du fleuve Hebrus ; un livre de la génération des dieux ; un recueil d’oracles, & un autre d’expiations. Quant au temps où a vécu cet homme, il n’est pas aisé d’accorder les auteurs entr’eux ; les uns le font vivre avant la guerre de Troye, & disent que ce fut lui qui fabriqua le palladium, qu’il vendit aux Troyens. Les autres placent le temps de son ambassade à Athènes vers la V olympiade, c’est-à-dire vers l’an du monde 3275, avant J.C. 760 ; d’autres la mettent 64 ans plus bas, vers la XXI olympiade. D’autres enfin, & c’est la plus commune opinion, croient qu’Abaris fut contemporain de Crœsus & de Phalaris ; d’où il faut conclure qu’il auroit vécu sous la LIV olympiade, c’est-à-dire, vers l’an du monde 3471, & 564 ans avant J.C. Si les lettres qui courent sous le nom de Phalaris étoient véritables, on seroit assuré du temps qu’Abaris a vécu ; car suivant ces lettres ce tyran vivoit sous la LII olympiade, mais on ne peut faire aucun fonds sur ces lettres qui sont supposées. Ce qu’il y a de certain, c’est que selon cette opinion le même Abaris est plus ancien que Pythagore, dont néanmoins Jamblique a écrit qu’il fut disciple. * Apollonius, in ad-mir. hist. sect. 4. Proclus, in Timœum Platon, p. 141. Diodor. Sicul. l. 3, c. 11. Pausan. in Laconic. Scholiast. Aristophan. in equit. Philostrat. in vita Apollonii, l. 3. Hymerius, apud Photium, pag. 1136. Clemens Alex. l. 1. Stromat. Jul. Firmic. Maternus, edit. Scalig. l. 3, c. 11. Valesii notæ in notas Maussaci in Harp. p. 33.

ABARITH, bourg de Galilée, dont les habitans se rendirent recommandables dans la guerre des Juifs contre les Romains. Ils pillerent un jour tout le bagage du roi Agrippa, leur ennemi, & de la reine Berenice sa sœur, & y firent un butin considérable. * Josephe, l. 11, c. 43 de la guerre.

ABARUS, nom d’un prince Arabe selon Appien, ou Syrien selon Florus, qui engagea Crassus à entrer dans le pays des Parthes, où il périt avec son armée. * Appian. in Parth. Florus, l. 3, c. 11. Plutarque l’appelle Ariamne, in vita Crassi. Cherchez ABGARE.

ABAS, douziéme roi des Argiens, fils de Lyncée & d’Hypermnestre, monta sur le thrône après la mort de son pere Lyncée, l’an du monde, 2650 de la période julienne 3329, & avant J.C. 1385. Il fut pere de Prœtus & d’Acrisius, & eut le premier pour successeur,