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giciens. On prend ordinairement le chemin de ce château pour aller à Sanaa, ville capitale de l’Arabie heureuse. * D’Herbelot, bibliot. orient.

ABINADAB, lévite, reçut l’arche dans sa maison, lorsqu’elle fut ramenée de Cariathiarim, & fut conduite par ses deux fils Ahio & Oza, lorsque David la fit transporter chez Obed Edom. * Reg. 7, v. 1. II Reg. 6, v. 4. I Paralip. 13, v. 7.

ABINADAB, second fils d’Isaï, pere de David. * I. Reg. 16, v.8. cap. 17. v. 13.

ABINGTON, en latin Abingtonia, ville d’Angleterre en Berch-Shire, située sur la Tamise, entre Wallingford & Oxford, à cinq milles de cette derniere, en tirant vers le midi. Jacques de Bartue fut fait comte d’Abington par Charles II, le 30 novembre 1682. Cette ville est du nombre de celles qui n’envoient qu’un député au parlement. Elle n’est remarquable que par l’abbaye de sainte Marie d’Abington, fondée vers l’an 675, par Cissa ou Lissa, roi des Saxons occidentaux, qui l’établit pour satisfaire aux désirs d’Héane, son neveu, lequel ayant entendu un prédicateur insister beaucoup sur cette maxime de l’évangile, il est difficile qu’un homme riche se sauve, en fut tellement touché, qu’il résolut de quitter le monde. Voici quelques particularités touchant l’observance primitive d’Abington. Ce monastere étoit composé de douze petites maisons qui avoient chacune leur chapelle, & étoient habitées par un seul religieux. Ces maisons étoient environnées d’une haute muraille qui leur servoit de cloître. Les moines étoient vêtus de noir, & n’usoient point de linge. Ils dormoient sur des cilices, & ne mangeoient point de chair, s’ils n’étoient fort malades. Les dimanches & les fêtes ils portoient des scapulaires, ou du moins des capuces de soie. Les femmes n’entroient point dans leur monastere. Nul religieux n’en sortoit que par la permission de l’abbé, & pour une cause nécessaire, ou pour les besoins de la communauté. Il y avoit près de la porte un petit logis, où ils alloient parler à ceux qui venoient leur rendre visite. Rethun, qui gouvernoit ce monastere au commencement du neuviéme siécle, est qualifié d’évêque, dans des lettres de l’an 821, indiction xiv, par lesquelles Genulphe, roi de Mercie, accorde un privilége à ce monastere. * La Martiniere, dict. géogr. att. Abingdon. dict. anglois.

ABIOSI (Jean) de Naples, médecin & mathématicien, sur la fin du XV siécle, vers l’an 1494, laissa divers ouvrages très-estimés. Il y a entr’autres un dialogue de l’astrologie judiciaire, qu’il dédia à Alfonse roi de Naples, & qui a été mis au nombre des ouvrages censurés. * Index expurgat.

ABIOURD ou ABIURD, ville du Khorasan, qui a donné la naissance à plusieurs grands hommes. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABIOURDI, poëte Arabe, qui se piquoit d’une grande noblesse. Il se qualifioit Amovi & Moavi, c’està-dire, de la race d’Ommie & de la famille de Moavie, prétendant descendre en ligne directe d’Othman, troisiéme calife des musulmans. Il étoit natif d’Abiourd en Khorasan ; de-là vient qu’il porte aussi le titre de Tage-al-Khorasan, c’est-à-dire, la gloire de la province de Khorasan. Il est auteur d’un divan, qu’il composa en vers arabes, à la tête duquel il y a une préface en prose. Cet ouvrage est dans la bibliothéque du roi, o 1073. La mort de ce poëte tombe dans l’année 507 de l’hégire. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABIRAM, fils aîné d’Hiel, rebâtit Jéricho, & perdit son fils aîné Abiram, lorsqu’il en jetta les fondemens, & Segub le dernier de ses fils, lorsqu’il en pqsa les portes. Cela vérifia & accomplit ce que le Seigneur avoit prédit à Josué. * III Reg. 16, v. 34.

ABIRCE, cherchez ABERCE.

ABIRON, lévite séditieux, s’éleva avec Coré & Dathan contre Moïse & Aaron. Le motif de leur révolte fut l’ambition de partager avec Moïse & Aaron le gouvernement du peuple hébreu. Dieu voulut les punir par lui-même ; Moïse, plein de douceur & d’équité, les ayant invités à se présenter avec leurs encensoirs, devant l’autel pour s’assurer de la volonté de Dieu ; la terre s’ouvrit sous les pieds de ces rebelles, & les engloutit avec leurs tentes, & tout ce qui leur appartenoit. En même temps le feu du ciel consuma deux cens cinquante de leurs partisans. Cette punition arriva dans le désert, à la station de Cadès-Barné. * Num. 16.

ABISAG, jeune fille Sunamite, d’une grande beauté, fut choisie pour servir & pour échauffer David en sa vieillesse. Elle dormoit auprès du roi, qui ne donna aucune atteinte à la chasteté de cette jeune Sunamite. Depuis, Adonias, un des fils de David, demanda permission de l’épouser, comme étant encore vierge ; mais Salomon, qui savoit qu’Adonias ne demandoit Abisag en mariage, que dans le dessein d’usurper la couronne, le fit mourir l’an du monde 3021, avant Jesus-Christ 1014. * III Reg. 1. Josephe, l. 7 & 8, antiq.

ABISAI, fils de Sarvia sœur d’Abigail, & frere de Joab & d’Azahel,est célébre entre les braves qui vivoient sous le regne de David. L’écriture remarque que lui seul tua de sa lance trois cens hommes. Il fut toujours dans les intérêts de David, & il ne tint pas à Abisaï que Séméi ne fût puni des insultes qu’il faisoit à ce roi, & que Saül ne fût tué. Il se trouva à la bataille qui fut donnée contre les partisans d’Isboseth, où il se signala par son courage. Depuis il tailla en piéces dix-huit mille des Iduméens dans une bataille, & rendit ce peuple tributaire. Dans une bataille contre les Philistins, il tua un géant nommé Jesbibenoc, fils d’Arapha, qui avoit une lance dont le fer pesoit trois cens sicles, & une épée qui n’avoit point encore servi, dont ce géant étoit sur le point de tuer David. * I Reg. c. 26. II Reg. c. 23. Josephe, l. 7, c. 1, 7 & 10.

ABISARES ou ABISARIS, ABISARUS & ABISARES, roi d’une partie des Indes, au-delà de l’Hydaspe, se détacha de Porus son allié, & se soumit par ambassadeur à Alexandre. Après la défaite de Porus, il fit faire de nouvelles soumissions au vainqueur ; mais sans le venir trouver. Alexandre le menaça pour lors de ses armes ; mais ayant su que ce prince étoit malade & allité, il le dispensa de ce devoir, & après avoir reçu de lui de grands présens, & entr’autres trente éléphans, il le maintint dans ses états, & les augmenta même considérablement. Cette expédition d’Alexandre au-delà de l’Hydaspe, se fit la deuxiéme année de la CXIII olympiade, & avant Jesus-Christ 327. Ce prince est nommé diversement, Abiasares, Embisares, Biasarus. * Diodor. Sicul. l. 17. Strabon, l. 15. Arrien, l. 5. Quinte-Curce, l. 8.

ABISSINIE, pays des ABISSINS, ou HAUTE ETHIOPIE, Abassia ou Abissinia, royaume d’Afrique, que quelques-uns nomment encore l’empire du Négus, ou du Prête-Jean. Plusieurs auteurs ont écrit Abassinie, Abissinie ou Habissinie.

Les Abissins ou Ethiopiens prétendent descendre de Habach, arriere-petit-fils de Noé : car Habasc signifie chez eux l’Ethiopie. D’autres soutiennent que ce sont les Egyptiens qui leur ont donné ce nom ; parceque dans leur langue ce mot signifie pays entouré de déserts. Ludolf, dans son histoire d’Ethiopie, veut qu’il vienne du mot arabe habesch qui signifie mêlange ; parcequé l’Ethiopie est habitée par un mélange de diverses nations. Ces peuples ne se donnent pas à eux-mêmes le nom d’Abissins, mais celui d’Ethiopiens.

On n’est pas encore d’accord sur le titre de l’empereur des Abissins, que quelques-uns nomment Prêtre-Jean, Priester-Johan, par abus, & par corruption du mot, Prête-Jean. Mais le véritable Prêtre-Jean n’est autre que le Dalai-Lama, chef de la religion des Tartares, qui a ses états dans le royaume de Tangut, en Asie. Voyez DALAI-LAMA. Pour le grand Negus