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— Ah ! mon pauvre Antoine, dit Dolbret, qu’est-ce que tu vas dire de moi, moi qui t’ai fait des reproches ?

— Mais enfin, fit Antoine, tu n’es pas engagé ?

— Que veux-tu que je fasse, il me faut bien aller où va le bateau, et il ne s’arrête pas avant le Cap. Puis il est probable qu’après m’avoir empoisonné, on m’a fait signer un engagement.

— Parlons plus bas, fit Antoine. Qu’est-ce que tu me dis à propos d’engagement ? Est-ce que tu es enrôlé ?

— Mais pas du tout, tu ne sais pas mon histoire ?

Serais-tu dans le cas du soldat Labbé ?

— Quel soldat Labbé ?

— Celui avec qui tu causais tantôt.

— Ah ! oui, Ptit-homme Labbé, je me souviens. Eh ! bien, oui, je suis précisément dans le cas du soldat Labbé, j’ai été pressé, mais il faut être juste, j’ai été moins pressé que lui, et ce n’était pas ma faute.

— Tu sais donc ce que c’est, la presse, fit Morot ?

— Oui, P’tit-homme m’a expliqué ça tantôt.

— Mais tu aurais dû te défier, quand tu as vu un étranger t’offrir à boire. — Enfin, répondit Dolbret, c’est fait ; n’en parlons plus. Est-ce que je puis voir le capitaine ?

Au même moment, une clameur se fit entendre :

— Il nous faut à déjeuner, est-ce qu’on va nous faire crever de faim ? Ah ! par exemple, on va voir à ça,

— Qu’est-ce que c’est ? dit Pierre.