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Page:Moreux - La foudre, les orages, la grêle.djvu/14

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qu’il existait une analogie certaine entre ces curieux phénomènes et les manifestations grandioses que la nature met sous nos yeux, pendant les orages.

Otto de Guericke, de Magdebourg, (1602-1686) invente la première machine électrique.

Bientôt, un physicien anglais, nommé Wall, contemporain d’Otto de Guericke, rénssissait de son côté à obtenir de plus vives étincelles accompagnées de craquements facilement perceptibles :

« En frottant rapidement le morceau d’ambre avec du drap, et en le serrant assez fortement avec ma main, on entendit un nombre prodigieux de petits craquements. Si quelqu’un présentait le doigt à une petite distance de l’ambre, on entendait un grand craquement suivi d’un grand éclat de lumière.

« Ce qui me surprend beaucoup en cette éruption, ajoute-t-il, c’est qu’elle frappe le doigt très sensiblement et y cause une impression de vent, à quelque endroit qu’on le présente. Le craquement est aussi fort que celui d’un charbon sur le feu, et une seule friction produit cinq ou six craquements, ou plus, suivant la promptitude avec laquelle on place le doigt, dont chacun est toujours suivi de lumière,

« Maintenant, je ne doute pas qu’en se servant d’un morceau d’ambre plus long et plus gros, le craquement et la lumière ne fussent l’un et l’autre beaucoup plus grands. Cette lumière et ce craquement sont en quelque sorte la représentation du tonnerre et de l’éclair. »

Voilà, je pense, qui n’était pas si mal imaginé.

Hawskbee, un physicien anglais, remplaça le globe de soufre par un cylindre de verre et obtint des phénomènes lumineux très apparents.

« La lumière exprimée par le frottement s’élançait par des ramifications surprenantes sur la surface du récipient intérieur. On entendait en même temps le bruit et le pétillement de ces étincelles. »

Vers 1733. Dufay, membre de l Académie des Sciences et prédécesseur de Buffon, dans la charge d’intendant du Jardin du Roi, faisait faire de grands progrès à la nouvelle Science en établissant l’existence de deux électricités : l’électricité vitrée et l’électricité résineuse, comme il les appelait.

Bientôt Dufay montra par d’ingénieuses expériences faites avec son préparateur, l’abbé Nollet, qu’on pouvait tirer des étincelles du corps humain. Il n’en fallait pas davantage pour le signaler à l’attention des savants et le porter à la célébrité.

De toutes parts, on accourait à son laboratoire : le savant se couchait sur une petite plate-forme attachée au plafond par des cordelettes en soie. Dans ces conditions, son corps chargé d’électricité, au moyen d’une machine électrique, répandait dans la salle obscure une émanation lumineuse et dès qu’on approchait le doigt du corps du physicien, il s’en dégageait de vives étincelles.

Cette expérience qu’on réalise aujourd’hui avec le tabouret électrique condui-