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Mais Archibald voulait davantage. Il demanda formellement par écrit leur coopération contre les envahisseurs, afin que ceux-ci sussent que non seulement ils ne pourraient compter sur leur concours, mais qu’ils auraient encore à se défendre contre leur opposition active. Riel la lui promit dans une lettre du 7 octobre, au cours de laquelle il annonçait que « plusieurs compagnies sont déjà organisées, et d’autres se forment[1] ». Le lendemain, le gouverneur se hâtait de remercier les signataires de cette communication, MM. L. Riel, A.-D. Lépine et P. Parenteau. Bien plus, ce jour-là même il traversait la rivière pour passer en revue une troupe de 4 à 500 métis[2] dont un tiers étaient à cheval et qui presque tous portaient des armes.

Dès lors le danger s’évanouissait, et le Manitoba, avec tout le Nord-Ouest canadien, était sauvé. Devant cette fidélité des métis sur laquelle ils n’avaient point compté, les féniens et les Américains annexionnistes devinrent impuissants. Quelques têtes folles avaient seules été assez imprudentes pour agir comme si elles avaient été sûres de leur concours et prendre part à une échauffourée qui, dans les circonstances, n’avait absolument aucune chance de succès.



  1. Témoignage de M. Archibald, devant le Comité, p. 147.
  2. Ces chiffres sont fournis par un témoin oculaire, mais varient selon les auteurs.