Rien ne m’est plus que ta présence
et les courbes souveraines de ta face
et les portiques de ta voix ;
Rien ne m’est plus que ton attente.
La halte inutile du temps ;
avant le frisson qui m’attend
et le charme de mes mains sur tes seins
Rien ne m’est plus que ta présence
De tes beaux yeux la paix descend comme un grand soir
et des pans de tentes lentes descendent gemmées de pierreries
tissés de rais lointains et de lunes inconnues
des jardins enchantés fleurissent à ma poitrine
cependant que mon rêve se clôt entre tes doigts
à ta voix de péri la lente incantation fleurit
imprégné d’antérieurs parfums inconnus
mon être grisé s’apaise à ta poitrine
et mes passés s’en vont défaillir à tes doigts.
Jean Moréas, grec ; Jules Laforgue, longtemps
influencé par les poétiques anglaise et allemande ;
Gustave Kahn, sémite : à ces origines étrangères
j’attribue cet oubli du génie français, latin, qui,
plus que tout autre, répugne à cet oubli
systématique des lois naturelles.
Louis Dumur, d’origine suisse et italienne, versifie suivant une poéiique nouvelle, du moins renouvelée de poétiques étrangères — aussi — et classiques. Il indique son système dans l’avertissement des Lassitudes :
« L’accent tonique, qui existe en français aussi bien que dans les autres langues, tombe sur la dernière syllabe des mots à terminaison masculine