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Le soir la petite Albertine mourait dans les bras de sa mère.


X.


En voyant sa petite sœur morte, Lozia courut avertir les voisins. Aussitôt plusieurs bonnes voisines comme on en trouve toujours à St. Sauveur, s’empressèrent d’aller offrir leurs services. Sachant que la pauvre dame Langlois, n’avait pas d’argent pour acheter les vêtements de la petite morte, elles se cotisèrent entre elles pour se procurer ce dont elles avaient besoin.

La petite Albertine fut revêtue d’une robe blanche, bas et souliers blancs, etc. On plaça une petite couronne sur sa tête, puis, après avoir tendu une chambre en blanc, on plaça le petit cadavre sur une table au milieu de l’appartement et l’on mit des cierges bénits de chaque côté de la morte.

Ce jour là, Langlois vint à la maison : comme toujours, il était ivre.

— Ah ! ça, qu’est-ce que cela veut dire ? On croirait qu’il y a des morts ici… Puis, voyant sa femme et ses enfants qui pleuraient : Des pleurs, dit-il, mais qu’avez-vous à dire ?…

Où est Albertine, demanda-t-il, en cherchant des yeux ?