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C’est le résultat qu’on obtient de chacune de ces brutalités.

Lorsque je terminai ma punition, je n’avais plus que quelques mois à faire pour terminer mes cinq ans, et comme j’avais hâte de mettre à exécution le projet que j’avais préparé pendant ma détention, je fus sage.

Le jour arriva bientôt je pus jouir encore une fois de la liberté.

Ma première pensée en sortant du pénitencier, fut pour le misérable qui m’avait livré à la justice et qui était la cause de mes cinq ans de détention.

Mon intention était de lui faire perdre le goût du pain ; je ne tardai pas à trouver l’occasion d’exécuter mon projet.

En partant de Kingston, je me rendis de suite à Montréal, et je me mis à la recherche de mon homme. Je dois te dire que le nom de l’individu était Pitre Latouche.

C’était un gros et grand gaillard qui n’avait pas fret aux yeux, comme on dit d’ordinaire.

Je cherchai donc Latouche dans toutes les rues de Montréal, et je ne le trouvai pas. Un de ses amis que je rencontrai dans un hôtel du coin flambant, m’apprit qu’il était à Québec.