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LE VAMPIRE

— Il est mort… ce gredin, il est mort !

— Et puis ?

— Mais le misérable n’a pas un sou. Il a dit en mourant qu’il ne laissait que des dettes, et qu’il avait placé quinze millions à fonds perdus, au bénéfice de celui qui les trouverait. Le notaire de la famille a dû enregistrer ces paroles absurdes…

— Que vous importe !

— Et ma consultation, monsieur, qui me la paiera ? fît le docteur Baudinet, touché au vif, avec un geste de désespoir.

Ce fut le mot de la fin.



CHAPITRE II

Confidences


Lucien Bartier rentra chez lui rapidement et trouva Jean-Baptiste Flack qui l’attendait avec impatience.

— Vous avez bien travaillé, docteur ! fît celui-ci d’un ton de reproche.

— Ah ! tu sais l’affaire d’hier au soir, à l’Opéra ?

— On vient de me la raconter il n’y a pas une heure. Sachant que vous étiez arrêté, je n’ai fait qu’un saut d’ici au Dépôt, et j’ai appris que vous aviez été relâché ce matin à la première heure.

— C’est exact, mon ami… À propos, tu connais les motifs qui m’ont poussé à tuer ce Véninger… M’approuves-tu ?…

— Hum ! pas trop, mais enfin ce qui est fait l’est bien ! Le diable n’y changerait goutte. Vous l’avez démoli d’emblée, le commissaire… Il ne l’avait pas volé tout de même !

Le Docteur-Noir raconta à son domestique tous les détails du drame de l’Opéra ; il lui retraça la façon ignoble dont il avait été traité au Dépôt.

— Et vous n’avez pas protesté ! interrompit Jean-Baptiste Flack.

— À quoi bon ? J’ai préféré ne rien dire et savoir comment on maltraite les pauvres gens, coupables ou non, qui ont eu le malheur de tomber dans les filets de la police.

Le Docteur-Noir arriva à l’horrible scène du dortoir du Dépôt et parla avec dégoût de la prostitution de Titille, qui avait été placée avec des hommes, à la faveur de son déguisement.