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LES MYSTÈRES DU CRIME

Le commissaire sonna quelqu’un.

Un agent apparut.

— Montrez à Monsieur où il peut se mettre pour attendre… allez !

Le prisonnier salua.

Il se laissa conduire dans une salle attenante au bureau du commissariat.

Sans affectation, il examina soigneusement la place…

Aucune issue ne lui apparut.

Tout espoir de fuir était illusoire.

Les fenêtres étaient grillagées, et, en outre, un employé travaillait assis devant un pupitre.

Caudirol eut un geste désespéré.

Cependant il se contint.

Il n’avait rien de mieux à faire qu’à attendre.

Il se résigna à son sort et s’assit, regardant avec anxiété tourner les aiguilles d’un coucou.

Il avait de l’argent ; on lui apporta à déjeuner.

Il mangea lentement.

Le temps se passait sans rien amener de nouveau.

Il tremblait intérieurement.

Son repas était terminé depuis longtemps.

Le misérable attendait.

Il eut une alerte.

Le commissaire de police, qui était parti à onze heures, rentra vers deux heures.

Il passa devant la pièce où était Caudirol.

— La réponse ne va plus tarder, fit-il.

L’assassin rongeait son frein sans mot dire.

Il éprouvait d’involontaires tressaillements, chaque fois qu’il entendait ouvrir ou refermer la porte du commissariat.

C’était un supplice intolérable.

Enfin la dépêche de Limoges arriva.

Caudirol fut appelé de nouveau dans le cabinet du commissaire de police.

Sa vie était en jeu. De cette dépêche dépendait pour lui la liberté ou l’échafaud.

Car, il était bien improbable que, s’il restait entre les mains de la justice, on ne finit pas par découvrir un jour ou l’autre le secret de son identité.

Le commissaire était debout.

Il lisait le télégramme que la Préfecture venait de lui transmettre.

— Vous êtres libre, monsieur, dit-il à Caudirol.

Le premier mouvement de celui-ci fut de quitter aussitôt le commissariat.