C’est là, côte à côte avec Général des Carrières, l’assassin de la rue Rambuteau, que dormait la gentille Pitchounette, cette martyre !
CHAPITRE VI
Le Docteur-Noir était harcelé de préoccupations. Aux conséquences du meurtre de l’Opéra venait de se joindre la mort de sa belle-sœur, qui lui laissait un fils à protéger, et celle du vieux père Marius qui l’obligeait à retrouver une enfant dont les parents avaient été assassinés depuis plus de douze ans.
C’était déjà plus qu’il n’en fallait pour occuper un esprit, même aussi bien doué que celui du grand médecin.
De plus, une idée fixe travaillait le Docteur-Noir : Pour lui, la baronne de Cénac n’était point morte.
Cette hypothèse invraisemblable, tant elle semblait audacieuse, le tourmentait intérieurement.
Il n’osait rien affirmer d’une manière positive, mais, peu à peu, une certitude grandissait en lui : la baronne était vivante.
Il ne s’expliquait point le fait, mais il le constatait.
— Peut-être que Mme de Cénac a été brusquement plongée dans le sommeil léthargique par quelque frayeur ou quelque évènement inattendu, se disait-il. Peut-être que sa nature extrêmement favorable à la catalepsie est la seule cause de cette crise… Mais, enfin, elle vit !
Sous l’empire de cette pensée persistante, le Docteur-Noir oubliait toute autre chose.
Le lendemain de l’enfouissement de la Pitchounette, jetée à la hâte dans un trou, comme l’avait été son père, le médecin voulut empêcher les funérailles de la baronne de Cénac.
Il sortit de chez lui sans rien dire à son domestique.
— Oh ! oh ! fit Jean-Baptiste Flack à Madeleine, l’ancienne femme de chambre de Mme Bartier, voilà notre docteur qui prend sa volée… Je ne le perdrai pas de vue… L’autre soir il avait la même physionomie… et il a tué Véninger, le Commissaire… Il était parti comme cela sans me souffler mot… Il rumine sans doute un autre coup…