Page:Morphy - Le vampire, 1886.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
LES MYSTÈRES DU CRIME

rai, et je… Oh ! un cadavre de femme, la nuit, dans un cimetière, il y a là des sensations d’une horreur délicieuse…

Mais il secoua cette pensée de vampire.

— Retrouvons la Sauvage, fit-il en se dirigeant vers l’escalier.

La Marmite et Sacrais suivirent leur chef.

Ils descendirent silencieusement et sortirent de la maison de Sacrais qui servait de magasin de décors à ces comédiens du crime.

— Allons Chez la mère Poivre-et-Sel, fit Caudirol à Sacrais… Toi, La Marmite, va où je t’ai dit… À ce soir, chez Bourrache, dans l’île Saint-Ouen.

— Entendu, patron.

Et le jeune gredin prit sa course.


CHAPITRE VIII

À l’île Saint-Ouen.

Vers huit heures du soir, plusieurs hommes longeaient le parc de Saint-Ouen, se dirigeant vers la Seine, du côté de l’île.

— Nous y v’là, les amis, fit l’un d’eux.

— Oui, et pourvu qu’il n’arrive pas d’avaro… Vois-tu, Bambouli, j’ai la frousse !

— Poltron ! parce que l’autre chef est encore pincé, faut cependant pas se décourager. Il y a encore de beaux jours pour la pègre.

— Dame ! ça ne doit pas être l’avis de La Louise, ce pauvre mioche ! Ils l’ont descendu, les sergots !

— Oh ! les vaches ! si je les tenais, aussi vrai que je m’appelle Tord-la-Gueule !

Ils continuèrent leur chemin jusqu’à la berge, en devisant entre eux.

Les hommes de la bande de Saint-Ouen étaient sous l’impression de la nouvelle de l’arrestation de Caudirol, qu’ils ne connaissaient que sous le nom de Renaud.

Depuis l’affaire de la rue Rambuteau, ils n’avaient pas eu de bonheur dans leurs expéditions.

Chacun subissait un découragement instinctif, qui se traduisait différemment.

Tord-la-Gueule, pour se donner du courage, jurait et tempêtait.