Page:Morphy - Le vampire, 1886.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
LE VAMPIRE

— Si la baronne est vivante… il faudra qu’elle consente au partage de ces millions entre les victimes de la société… Je réclamerai cela pour prix de sa résurrection !…

Et il s’éloigna en toute hâte.


CHAPITRE XI

La petite martyre.

Nous sommes parvenus au point capital de notre récit Une scène qui dépassera tout ce que l’imagination peut enfanter de plus abominable va se dérouler sous nos yeux.

Que l’on nous permette de récapituler en quelques lignes les évènements qui se sont succédés depuis l’effroyable boucherie de la rue des Gravilliers.

D’une part, nous avons vu comment le crime avait été découvert et nous savons au moyen de quel forfait l’abbé Caudirol s’était fait passer pour mort.

Réfugié dans l’hôtel Peignotte, il avait fait la connaissance de cette fille aux passions étranges que l’on surnommait la Sauvage.

Devenu le chef de la bande de Saint-Ouen, il avait été arrêté à la suite du meurtre de M. Dublair, le bourreau.

Il avait recouvré sa liberté et s’était fait une réputation inouïe, parmi les bandits qu’il dirigeait, en délivrant Sacrais, après avoir lui-même échappé à la justice.

Le but qu’il poursuivait nous est connu : Devenir, par une audacieuse imposture, et par une série de crimes s’il le fallait, duc de Lormières ; tel était son rêve.

Nos lecteurs auront sans doute remarqué qu’il cherchait à reléguer Sacrais ou second plan.

Durant son entrevue avec lui, il n’avait point parlé de ce plan, piqué à un endroit dont Général des Carrières lui avait révélé l’existence.

On le voit, il comptait bénéficier seul du produit de ses crimes.

Il voulait bien payer, et chèrement, le concours de ses complices, mais il n’admettait point leur ingérence dans ses expéditions.

Déjà il exerçait une véritable dictature sur ses acolytes.