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LE VAMPIRE

Le Docteur-Noir l’y déposa et remit tout dans l’état primitifs.

Pour mieux soutenir l’autel, il y appuya un prie-dieu massif.

— Voilà où je passerai la nuit, fît-il à demi-voix.

Et il sortit après avoir tiré le rideau et fermé la porte avec soin.

Il fut rapidement devant le caveau profané par Caudirol.

Le souvenir de son pistolet, laissé sur le terrain, lui revint à la mémoire.

Il le chercha…

Certainement, il l’avait laissé en cet endroit… Cela ne faisait point pour lui l’objet d’un doute… Cependant l’arme n’y était plus.

Il resta une seconde stupéfait…

Puis il eut un soupçon…

D’un bond, il fut au lieu où il avait laissé Caudirol.

Le vampire avait disparu.

Aucune trace du bandit ne restait.

Avait-il résisté à l’invincible puissance du somnifère qu’il avait dû respirer ? doué d’une force prodigieuse, avait-il brisé ses liens ?

Le Docteur-Noir n’eut pas le temps d’éclaircir ce mystère.

Un cri désespéré parvint jusqu’à lui.

— Au secours !… À l’assassin !…

Il s’orienta pour savoir dans quelle direction il fallait porter aide.

— À moi ! répéta encore la voix avec un accent déchirant.

Le Docteur-Noir s’élança…


CHAPITRE XVI

Ce qui s’était passé.

Le lecteur nous permettra une digression de quelques lignes.

Ce soir-là, la loge du gardien-chef du Père-Lachaise était en fête.

Ce fonctionnaire, avant d’appartenir à l’administration des cimetières, avait, au sortir de son service militaire, fait partie du personnel des prisons de la Seine.

Dans cette profession, il avait pu rendre un service important, au directeur de la maison de détention où il était employé.