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DEUXIÈME PARTIE

À MAZAS


CHAPITRE PREMIER

Un auxiliaire inattendu.

Jean-Baptiste Flack continuait d’accomplir chaque jour son pèlerinage à la prison de Mazas.

Il avait d’abord essayé de communiquer avec son maître comme visiteur. Sa tentative n’avait pu aboutir, car le Docteur-Noir était au secret et l’accès du parloir lui était interdit.

Madeleine et le jeune Georges s’occupaient ardemment des projets de leur ami.

Flack leur rendait compte chaque soir du résultat de ses courses à travers Paris.

Un matin, comme il s’en allait, suivant sa coutume, Georges l’avait retenu :

— Ne pourriez-vous pas parvenir jusqu’au docteur, en vous faisant passer pour son avocat ?

Flack secoua la tête négativement.

— Les formalités sont trop minutieuses et, d’ailleurs, un défenseur ne peut pénétrer auprès de son client qu’autant que celui-ci l’a demandé.

Et il s’en était allé pour dissimuler son découragement au fils adultérin du Docteur-Noir et à Madeleine.

Celle-ci échafaudait projet sur projet ; malheureusement, ils avaient le tort d’être irréalisables et de tenir plutôt du roman que de la réalité.

La situation en était là quand le hasard favorisa dans une certaine limite le brave domestique de l’emprisonné.

Jean-Baptiste Flack était entré dans un café de la rue Monge, pour se mettre à l’abri du mauvais temps.