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LES MYSTÈRES DU CRIME

Et les filles éclatèrent de rire, tandis que les deux amies se renfermaient ensemble dans un riche appartement du premier étage.


CHAPITRE V

Devant la prison.

Par ce qui précède, on voit que Titille, la misérable femme de Jean-Baptiste Flack, se trouvait sur le point d’être la proie de la Sauvage.

Celle-ci, en devenant la maîtresse de Caudirol, n’avait point renoncé à sa vengeance, et la fin hideuse de Général des Carrières obsédait toujours son esprit.

Titille avait dénoncé ce bandit qui, on se le rappelle, était le fils aîné du président Bartier… Elle devait mourir !

Caudirol avait donné ses instructions à la Sauvage.

Il fallait, par la ruse, s’emparer de la malheureuse, à sa sortie de Saint-Lazare, et l’amener jusqu’à l’hôtel Peignotte, rue des Lyonnais.

— Là, avait dit la Sauvage à Sacrais, on lui fera son affaire !

Voici ce qui avait été décidé ;

Bambouli, le beau garçon de la bande, devait accoster Titille dans la rue et s’offrir à elle comme compagnon.

Elle n’avait point d’argent et sans nul doute elle accepterait les offres du premier venu.

D’ailleurs, tous les bandits de Saint-Ouen étaient convoqués et, au besoin, on userait de la force…

Il n’y avait point que la Sauvage et ses amis qui attendissent la libération de Titille :

Jean-Baptiste Flack, que le sort avait fait l’époux de cette drôlesse, était également informé de sa condamnation et il savait le jour où la détention de sa femme prendrait fin.

Une curiosité singulière le poussait à savoir ce qu’elle deviendrait ; peut-être même, en dépit du dégoût qu’elle lui inspirait, conservait-il un reste de sympathie pour cette créature dégradée.

Quoi qu’il en soit, lui aussi l’attendait le lendemain de l’entrevue de la Sauvage et de la mère Poivre-et-Sel, devenue Mme Paulia.