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LES MYSTÈRES DU CRIME

Après les incidents qui venaient de se passer, le défroqué avait tracé son plan de conduite pour l’avenir.

Nous le verrons à l’œuvre.

Après avoir sacrifié quelques jours à madame Le Mordeley, le faux duc de Lormières annonça son intention de repartir pour Paris.

La veuve fut inquiète.

— Je ne sais si je dois te laisser partir, lui dit-elle. Me reviendras-tu bien vite. Tiens, je suis comme un avare qui a peur de perdre son trésor…

— Et moi de même, fit à son tour Caudirol qui jouait sur les mots. Mon trésor est ici. Je ne le laisserai pas à d’autres.

Et il expliqua à l’héritière qu’il avait besoin d’aller chercher ses papiers afin de faire immédiatement la publication des bans.

— Alors, va, et reviens-moi aussi aimant, cher fiancé.

Caudirol organisa rapidement son départ.

Le soir même il prenait le train pour Paris.

Il avait été avisé du changement de résidence de Sacrais.

Ce fut chez lui qu’il se rendit tout d’abord.

Le faussaire fut tout surpris de voir arriver son chef inopinément.

— Ah ! ma foi, je suis charmé de vous voir, dit-il en l’introduisant. J’espère que vous avez de bonnes nouvelles à nous apporter. Ce ne sera pas dommage, car nos affaires ici sont en mauvaise voie.

— Oui, j’ai appris que vous aviez fait bêtise sur bêtise. Je suppose que l’une d’elles du moins est réparée à l’heure qu’il est.

— Quoi donc ?

— Mais la fuite de la gamine.

— Lydia ?

— Oui.

Sacrais se gratta l’oreille.

— Il n’y a rien de nouveau, fit-il d’un ton piteux.

— Comment ! exclama Caudirol, vous êtes resté tranquillement chez vous sans rien tenter pour la ravoir ?

— Ah ! non, par exemple. Nous avons bricolé toutes sortes de choses, des empoisonnements, des surprises, un tas d’histoires enfin.

— Et rien n’a réussi ?

— Tout a raté comme des pétards mouillés.

— C’est trop fort.

— Je crois que le diable s’en mêle, continua Sacrais. On dirait qu’ils savent à l’avance tout ce que nous projetons. Il est vrai qu’ils ont pour eux ce sacré gamin.

— Qui cela ?

— La Marmite.