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LE DOCTEUR-NOIR

— Ah ! il est installé dans cette maison.

— Parfaitement.

Caudirol fut stupéfait.

— Mais quels sont les gens qui habitent cette villa ?

— Un homme, un petit monsieur qui fait la cour à Lydia et une femme.

— Et ils se sont attachés La Marmite ?

— Il ne les quitte pas d’un instant. Je crois qu’il avait un tempérament de concierge. Ça vient de se révéler.

— Pour notre honte, oui !

Et le bandit serrait les poings furieusement.

— Il faut en finir, dit-il avec colère. Ce maudit garçon est plus fin que vous tous. Il évente vos pièges et voit toutes vos ficelles. Je me charge de l’affaire et ça ne traînera pas en longueur.

— Fichtre, pensa Sacrais, je n’en doute pas. Nous allons nous faire démolir les uns après les autres.

Il hasarda timidement :

— Quelle est votre idée ?

— Mon idée ? répéta Caudirol, mais elle est simple. Demain soir nous prendrons d’assaut la baraque.

Sacrais inclina légèrement la tête sans répondre.

— C’est cela même, fit-il à part lui, un joli système pour nous faire brûler la gueule ou coffrer.

Il reprit :

— Maintenant que c’est décidé, si nous parlions un peu de nos petites affaires. Le trésor…

— Je n’ai rien trouvé, déclara effrontément Caudirol. Il faut venir à Nantes et nous chercherons ensemble.

— Moi ?

— Eh ! oui, pourquoi pas.

— Au fait, fît Sacrais à demi-voix ; ça m’irait encore mieux que de prendre la bicoque de Noisy à la baïonnette…

— Plaît-il ?

— Je dis que c’est convenu. Je pars tout de suite si vous voulez.

— Non pas, avec moi, et dans quelques jours seulement.

— Alors vous avez vos entrées au château.

— Dame, j’épouse madame Le Mordeley.

Sacrais eut un haut-le-corps.

— Vous dites ?

— La simple vérité.

— Vous épousez madame Le Mordeley ?

— En personne.