Le faussaire n’en revenait pas.
— Elle est forte, celle-là, fit-il.
Et après un moment de réflexion il répéta :
— Vrai de vrai, vous vous mariez ?
— Mais oui.
— Et sous quel nom ?
— Sous celui du duc de Lormières.
— C’est risqué.
— Pas du tout. J’ai prévu les éventualités.
— Et votre état civil ?
— N’est-il pas en règle ?
— Au fait, c’est vrai, répondit Sacrais, j’ai arrangé toutes les paperasses le plus régulièrement du monde. Il ne vous manquera aucune pièce.
— J’y compte bien.
— Et madame Le Mordeley consent à cette union ?
— Avec enthousiasme ! Du coup je deviens légitime propriétaire du château et des souterrains.
— C’est merveilleux. Mais, au moins, dans cette brillante opération, avez-vous pensé à moi ?
Cette question de Sacrais fit sourire Caudirol.
— J’y ai pensé, fit-il.
— Que me réservez-vous ?
— Quelque chose d’inattendu, sûrement.
— Allons, tant mieux. Vous avez mieux travaillé que nous.
— Ce n’était pas difficile, fit Caudirol.
Ce fut ainsi que se termina cette nouvelle entrevue entre les deux gredins.
— Au revoir, maître, dit Sacrais.
— À demain, et surtout pas un mot de nos affaires à La Sauvage ni aux hommes.
— Compris.
Caudirol reprit le chemin de Paris.