Page:Morphy - Le vampire, 1886.djvu/419

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
419
LES MYSTÈRES DU CRIME

Les anciennes prisons de la Force, des Madelonnettes et de Sainte-Pélagie devaient être vendues pour faire face à une partie de cette dépense.

Ce ne fut que 14 ans après ce vote, en 1850, au mois de mars, que Mazas fut livrée à l’administration par les architectes, adjudicataires en 1842.

De plus, elle fut construite dans un autre arrondissement, et ne fut pas payée par Sainte-Pélagie et les Madelonnettes qui demeurèrent après cela.

Le nom de la prison suscita des différents : elle devait s’appeler la Nouvelle-Force, et prit le nom du boulevard Mazas, malgré les protestations légitimes de cette famille. L’administration ordonna qu’elle fût qualifiée Maison d’arrêt cellulaire. C’était trop long. Mazas valait mieux, et ce nom resta définitivement ta comme un pilori.

Le devis primitif a été singulièrement dépassé.

La prison a coûté près de 10 millions ; elle contient 1,200 cellules, soit une dépense de plus de 8,000 fr. par cellule.

Cette somme paraît formidable, mais un établissement de même nature et de même contenance en Angleterre a coûté près du double.

L’emplacement occupé s’étend de la rue de Lyon à la rue de Lagraverend et du boulevard Mazas à la rue Traversière ; contenance 3 hectares.

La façade donnant sur le boulevard Mazas a 200 mètres de longueur et est masquée en partie par le mur de ronde haut de 10 mètres.

Un second mur à 8 mètres du premier, et haut de 5 mètres, forme le chemin de ronde dans lequel des factionnaires sont postés pendant la nuit.

Un poste de soldats figure le dragon qui garde ce singulier trésor.

En entrant, on trouve à droite le poste des concierges qui communique avec une pièce affectée aux commissionnaires attachés au service de la maison, et dans laquelle attendent, avec un numéro d’ordre, les personnes qui ont l’autorisation de communiquer avec les détenus.

Il est impossible de pénétrer ni de sortir sans être vu par les deux surveillants-concierges, dont le guichet s’ouvre sur une cour qu’il faut traverser pour pénétrer dans la prison proprement dite, qui est relativement éloignée de son entrée.

Cette cour est commandée par une porte en fer placée derrière la porte principale, à une distante de 3 mètres. Elle est ouverte aux voitures qui amènent ou viennent chercher des prisonniers, et à celles qui apportent les vivres et le travail.

À droite de la cour est la cuisine ; à gauche le corps de garde et les magasins.

Lorsque l’on a traversé la cour on rencontre un deuxième guichet placé au commencement d’une allée couverte qui conduit directement au centre de la prison.

Après ce guichet, à gauche se trouve la visiteuse, plus communément