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LES MYSTÈRES DU CRIME

La faim, la soif, le froid et par-dessus tout le cauchemar, allaient fondre sur le misérable pendant des jours entiers.

Il était enterré vivant.


CHAPITRE III

Philosophie et amour.

Le lendemain de son évasion, le Docteur-Noir, en se réveillant, trouva auprès de son lit un pli cacheté portant son nom.

Il l’ouvrit et le lut à plusieurs reprises.

C’était une lettre de Georges Bartier, de son fils !

Voici ce qu’elle contenait :

« Mon oncle bien-aimé,

« Hier vous m’avez surpris avec Lydia. J’ai peur que vous n’ayez une pauvre idée de moi. Je veux me relever dans votre estime par un aveu que je n’oserais point formuler devant vous et que je confie à ce papier.

« J’aime Lydia à en mourir si elle ne doit pas être ma femme. Je sais quels sont les préjugés que cette union peut choquer, mais j’ai laissé dans la maison de mon père, M. Isidore Bartier, mes scrupules déplacés.

« Je vous demande la main de Lydia. Décidez de ma vie, et pardonnez-moi de vous occuper de moi, aussitôt après votre délivrance.

« Croyez, mon bon oncle, que mon amour, pour la pauvre Lydia, ne m’empêche pas d’avoir pour vous le respect et l’affection que vous méritez.

« Mon cœur vous est si reconnaissant et je suis si ému que je ne puis exprimer ce que je ressens pour vous, dans la demeure de qui j’ai trouvé le bonheur.

« Je vous supplie de me répondre par la même voie et de remettre un mot à Flack.

« Signé : Georges. »

— Ah ! que la jeunesse est égoïste… Et qu’elle a raison ma foi, pensa le Docteur-Noir. Il veut se marier, le pauvre enfant, j’eusse mieux aimé une autre confidence.