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Page:Morville - Bijou du Parnasse, 1670.pdf/41

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Bijou du Parnaſſe.

Bijou du Parnaffe. 3.3 N’avoir pas merité ce changement fi prompt, Ie ne fçaurois survivre à ce mortel affront. En vain ma raison veut détruire ma foibleffe, Mon destin est d’aimer & de souffrir fans cesse. I’ay pris trop d’habitude à ce mal plein d’apas, Et je n’en puis guerir qu’en courant au trepas. Quoy que cette inconstance excite ma colere, Philidas me plut trop pour me pouvoir déplaire. Quand un cœur une fois se destine à l’amour, Il doit aimer toûjours jusqu’à son dernier jour. Ces moments bien-heureux, cette douceur extréme, Que l’on trouve à se voir aimé de ce qu’on aime ; Ce concert de soupirs, que pouffent les Amans, Ces defirs amoureux, ces doux emportemens ;