Page:Moselli - Le Messager de la planète, 1924.djvu/40

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Douze étapes furent franchies.

Douze étapes, moins de cent kilomètres ! Car, à plusieurs reprises, les explorateurs, enveloppés par la brume, s’égarèrent et revinrent sur leurs pas !

Les boussoles, maintenant, n’étaient plus affolées. Elles ne fonctionnaient plus du tout, l’aiguille ayant perdu — pour une cause ignorée — toutes ses propriétés magnétiques.

Mais les vivres pouvaient encore durer deux mois, en se rationnant…

Hélas ! une nuit, tandis que les deux savants, épuisés, dormaient, les chiens, ayant détaché leurs liens mal fixés, firent ripaille. Pemmican, farine, saumon, œufs desséchés, ils gâchèrent ce qu’ils ne dévorèrent pas.

Lorsqu’ils se réveillèrent, Densmold et son compagnon, au premier coup d’œil, virent le désastre. Les chiens s’étaient enfuis. Et, des provisions, il ne restait pour ainsi dire rien.

C’est vous qui avez entravé les chiens, hier ! remarqua Densmold en fixant son collègue d’un œil froid.

— Je les avais bien attachés ! Je ne sais ce qui s’est passé ! protesta le géologue, en toute bonne foi…

— Ramassons ce qui peut être sauvé, fit Densmold, sans insister. C’est peu, mais nous