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Page:Mother Earth - Vol. 2, n° 1, March 1907.djvu/546

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nos connaissances. Le taux de natalité en France et aux États-Unis (chez les Américains nés en Amérique) montre le développement d’un tel contrôle conscient des naissances.

Le mariage est contraire à l’épanouissement de l’individu

«Mais, diront les partisans du mariage, qu’est-ce qui, dans le mariage, entrave le libre développement de l’individu ? Que signifie le libre développement de l’individu, s’il n’est pas l’expression de la masculinité et de la féminité ? Qu’y a-t-il de plus essentiel pour ces deux éléments que d’être parent et d’éduquer des enfants ? Le fait que l’éducation d’un enfant dure de 15 à 20 ans n’est-il pas le facteur essentiel qui détermine l’existence d’un foyer permanent ?»

Ce type d’argumentation est avancé par les partisans du mariage ayant l’esprit scientifique. Ceux qui ont l’esprit religieux invoquent la volonté de Dieu, ou d’autres raisons métaphysiques. Je ne répondrai pas à ces derniers. Je m’intéresserai aujourd’hui seulement à ceux qui prétendent que, l’Homme étant le dernier maillon de l’évolution, les nécessités de chaque espèce qui déterminent des relations sociales et sexuelles entre espèces alliées façonnent et déterminent ces relations chez l’Homme ; selon eux, si, chez les animaux supérieurs, la durée de l’apprentissage détermine la durée de la conjugalité, alors l’une des plus grandes réussites de l’Homme est d’avoir considérablement étendu la durée de l’apprentissage, et donc de s’être fixé pour idéal une relation familiale permanente.

Ce n’est que l’extension consciente de ce que l’adaptation inconsciente, ou peut-être semi-consciente, a déjà déterminé pour les animaux supérieurs, et en partie chez les espèces sauvages. Si les habitants d’un pays sont raisonnables, sensibles et contrôlent leurs instincts (avec les autres peuples, ils maintiendront de toute façon leurs distances, quelles que soient les circonstances), le mariage ne permet-il pas d’atteindre ce grand objectif de la fonction sociale élémentaire, qui est en même temps une exigence essentielle pour le développement individuel, mieux qu’aucun autre mode de vie ? Malgré toutes ses imperfections, n’est-ce pas le meilleur mode de vie que l’on ait trouvé jusqu’à présent ?

En essayant de prouver la thèse inverse, je ne m’intéresserai pas aux échecs patents du mariage. Cela ne m’intéresse pas de démontrer que de nombreux mariages échouent ; les archives des tribunaux le prouvent abondamment. Mais de même qu’une hirondelle (ni un vol d’hirondelles) ne fait pas le printemps, le nombre de divorces, en lui-même, ne prouve pas que le mariage est une mauvaise chose, il démontre seulement qu’un nombre important