Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/124

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reconnu tout de suite… Puis tu as conservé l’accent du pays.

GUIGNOL.

Ah ! nom d’un rat, je n’ai pas voyagé comme toi. Mais dis-moi donc, que nous rapportes-tu de ton Amérique ? Il me semble que te n’as pas fait fortune là-bas.

JÉRÔME.

Hélas ! non, mon frère : j’ai eu de grands malheurs. J’avais ramassé une petite fortune, je l’ai perdue.

GUIGNOL.

Que veux-tu ? Y aura ben ici un morceau de pain pour toi, en attendant que te trouves de travail ; sois tranquille.

JÉRÔME.

C’est que je ne suis pas venu seul.

GUIGNOL.

Je comprends… T’as épousé là-bas une négresse ; te l’amènes avec des mioches que ne sont pas blancs. Va, va ! nous coucherons & nous décrasserons ben tout ça. Nous les mettrons dans le baquet.

JÉRÔME.

Non, mon frère ; je n’ai point d’enfant ; mais je suis ici avec un jeune homme, un ami qui m’a sauvé la vie un jour où j’allais être tué par des brigands. Je l’avais