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Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/15

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voisines de ma tante étaient autour de moi. Une me dit : Cette brave madame Dodon, elle m’avait promis son garde-robe pour l’avoir veillée pendant qu’elle était malade. Je lâche le garde-robe. Une autre dit : Elle m’avait promis sa pétrière pour lui avoir blanchi son linge. Je lâche la pétrière… Enfin y avait six sous d’argent. Quand on a eu payé la mainmorte[1], le boulanger & le reste, y m’a resté 4 bouteilles de vin que ça faisait faire la grimace de le boire, 3 paires de bas qui me montent jusques par-dessus le genou, & 6 chemises qui ont des petites manches comme ça (il en montre la longueur) & qui me vont pas du tout… V’là ce que c’est que les héritages.

Mme BOBINARD.

Babillard !

GUIGNOL.

Vous avez ben raison, Madame, mais c’est pour vous désennuyer… J’étais venu vous demander où est mon linge de la dernière lissive ; vous me l’avez pas dit.

Mme BOBINARD.

Tu le trouveras à la salle à manger. Allons, puisque tu pars, voilà 20 fr. d’étrennes en récompense de tes bons services.

  1. Le droit de mutation.