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Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/21

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celui qui se dédira dans dix mois paiera cinquante mille francs à l’autre. D’ici à cette époque vous aurez tout le temps de réfléchir.

Mme BOBINARD.

(À part.) Le fourbe !… mais il sera pris lui-même dans ses piéges. (Haut.) J’accepte, à condition que vous me garderez le secret jusqu’à ce moment.

RAYMOND.

Merci, ma belle… Je ferai tout ce que vous voudrez. Je ne connaissais pas le testament de votre mari ; ce que vous venez de m’apprendre me comble de joie. Vous méritiez bien cette libéralité… Moi aussi j’ai une belle fortune… Mais je désirerais cependant lire ce testament.

Mme BOBINARD.

Doutez-vous de ma parole ? & serait-ce là le motif qui vous a fait demander ma main ?

RAYMOND.

Oh ! fi donc ! vous n’auriez pas un denier que je mettrais avec bonheur mon cœur & ma fortune à vos pieds. Néanmoins je désirerais le lire… Il peut y avoir certaines clauses… Les collatéraux sont si avides !… C’est dans votre intérêt que je m’en préoccupe. Les femmes ne connaissent pas bien les affaires.