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Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/220

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Sénanges épouse une de Hautepierre. Mon père a donné sa parole au comte… & tu sais s’il est intraitable sur sa parole… Si je refuse, il ne me pardonnera de sa vie… je ne puis m’y résoudre… D’ailleurs, j’avais pensé à une autre union… La fille du marquis de Noiresterres, qui habite dans cette province, à quelques lieues d’ici…

ALFRED.

Écoute, Léonce ; moi je n’ai rien à risquer. Veux-tu me céder ta place à Hautepierre ? Il y a là un imprévu qui me tente ; j’épouse les yeux fermés.

LÉONCE.

C’est une idée. Le comte ne m’a pas vu depuis mon enfance. D’ailleurs, nous sommes du même âge ; nous portons le même nom ; il n’aura pas à se plaindre. Mais mon père !…

ALFRED.

Si je me fais agréer à Hautepierre ; si le comte est satisfait, ton père aura dégagé sa parole… Au besoin, tu t’éloigneras pendant quelque temps, & je prends tout sur moi.

LÉONCE.

Tu as raison… & je suis disposé à me laisser persuader. Mon père a préparé une lettre d’introduction pour ce mystérieux Hautepierre, où l’on n’entre pas comme on veut. Je vais te la remettre avec l’indication du signal nécessaire pour te faire ouvrir les portes.