Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/226

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est fort inquiète, & je sens combien son trouble va s’accroître… Elle connaît mes projets, mais elle ne sait pas encore qu’ils doivent s’accomplir aujourd’hui même. Allons, il le faut.


Scène III.

LE COMTE, EDITH, voilée.
EDITH.

Vous m’avez demandée, mon père ?

LE COMTE.

Mon enfant, c’est aujourd’hui que va se former l’union dont je t’ai entretenue. Dans quelques instants, celui qui doit être ton époux sera au château… Tu sais ce que je t’ai recommandé.

EDITH.

Ainsi, mon père, tout cela est bien sérieux ! ce n’est pas une épreuve à laquelle vous avez voulu soumettre mon obéissance. Je dois épouser dans quelques instants un jeune homme que je n’ai jamais vu & auquel il m’est interdit de parler. Puis-je me promettre le bonheur d’une telle union ?… Ne repoussez pas ma demande, mon père ; permettez-moi d’avoir quelques minutes d’entretien avec ce jeune homme. Si je ne lui déplais pas, s’il y a quelque sympathie entre nous… je n’aurai plus aucune hésitation.