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Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/305

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GNAFRON.

Adieu, vertueux gilet de flanelle ! (Il sort).


Scène II

GUIGNOL, seul, il va vers sa porte.

Allons ! bon ! me v’là frais ! Que polisson de guignon !… j’ai oublié ma loquetière[1]… je vas encore une fois, comme ils disent, perturber la tranquillité publoque. V’là comment on se fait des mauvaises réputations qu’on mérite pas. Allons, faut réveiller Madelon. (Il frappe six coups à la porte.) Ben sûr qu’elle va pas m’entendre… c’est son premier sommeil. C’est embêtant tout de même de demeurer au sixième au-dessus de l’entresol, dans une maison qui a pas de concierge. Je lui ai dit aussi au propriétaire : Je te dois deux termes ; te ne verras la couleur de mes pécuniaux que quand te mettras un portier dans ton immeuble… Personne ne buge ! repiquons ! (Il frappe plus fort.) C’te fois Madelon soupçonnera p’t-être que c’est moi qui tape ; ça fait déjà douze coups… J’aurais mieux aimé en boire six avec Gnafron. Je m’en vais le rejoindre, si quéque voisin me jette pas une loquetière par sa croisée… Rien ! ni Madelon, ni voisin, ni voisine !… ils ont donc tous la tête sous le traversin !… J’aurai peut-être pas appuyé le marteau assez fort. (Il frappe plus fort.) Tiens ! j’entends une

  1. Loquetière ; clé d’allée.