Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

VICTOR.

Mais tu l’as bien entendu aussi… ils ne sont que deux. Sois donc brave une fois en ta vie… La partie est égale. Qu’est-ce que cela pour des hommes de cœur ?

GUIGNOL.

C’est vrai ; ils ne sont que deux… Ah ! Ils ne sont que deux ! Ça commence à viendre, borgeois… Ah ! ils ne sont que deux ! Bringands, coquins, scélérats ! Faire de la monnaie en argent qui n’est pas bonne !… Un gone[1] comme moi, un gone de la Croix Rousse n’a pas peur de grands pillereaux comme vous… Ah ! ils ne sont que deux !… Y ne faut pas croire qu’avec vos grandes mustaches & vos bonnets à poil, vous me donnerez la colique… J’ai pas besoin qu’on m’éclaircisse la vue ; entends-tu, capon ?… Ah ! ils ne sont que deux ! De qué côté sont-ils, petit maître ?

VICTOR.

De celui-ci.

GUIGNOL.

Hé ben ! allons de çui-là… pour prendre nos armes.

VICTOR.

Je t’abandonne, si tu trembles encore.

GUIGNOL.

Non, non ; je vous suis, p’tit maître… je m’attache à vos pas. (Ils sortent.)

  1. Gone : garçon, fils. — V. les Couverts volés, t. I, p. 20.