ami lui avait donné, ils se mirent à causer. — Le cognac et les cigarettes sont un stimulant précieux pour la conversation.
« Que fais-tu, ce soir, » demanda Delisle à Martin ?
— Je vais à une assemblée de la ligne des citoyens.
— Moi aussi.
Il se tenait plusieurs assemblées par soir. Chacun des deux reporters nomma celle à laquelle il devait assister. C’était la même.
« J’ai une idée », dit Delisle.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Si nous téléphonions à Crevier. Il doit être à l’assemblée ; peut-être y aura-t-il moyen de s’arranger pour être « bien traités. »
Martin ne demandait pas mieux que d’être « bien traité ». Ils descendirent donc au rez-de-chaussée, où se trouvait le téléphone, pour parler à Crevier, qui était à la fois un des orateurs de la ligue et un des dispensateurs de ses fonds électoraux. Cette dernière qualité le faisait particulièrement rechercher par les reporters.
Il était à son domicile et Delisle put entrer immédiatement en communication avec lui.
Sa conversation avec le reporter fut courte et encourageante. Delisle, tout rayonnant, dit à Martin : « il sera là ; je crois qu’il fera quelque chose pour nous ! »
Le soir, les deux copains arrivèrent de bonne heure au lieu ou devait se tenir l’assemblée, pleins