rière du journalisme et s’y consacrer corps et âme. C’était un passionné et un énergique ; il ne concevait pas qu’on pût se jeter dans la lutte autrement qu’à corps perdu. C’était à ces qualités d’homme d’action et d’énergie qu’il devait ses succès dans le journalisme, et il les prisait plus que toutes autres.
Martin donna son assentiment à tout, sans savoir exactement ce qu’il disait, gagné par l’ardeur communicative de son interlocuteur. À son tour, il posa des questions : « y avait-il beaucoup de chances de succès dans le journalisme ? pouvait-on espérer s’y faire rapidement un salaire rémunérateur ? » Autant d’interrogations que lui suggéraient son enthousiasme naïf et son entraînement de jeune homme sans expérience. — Il croyait fermement que le travail et le dévouement étaient deux sûrs garants de succès.
Dorion lui répondit dans l’affirmative et lui dit de venir commencer à travailler le lendemain matin.
C’était donc fait. Il était reporter, à dix-huit dollars par semaine.
Il s’en alla, heureux, sans se rendre bien nettement compte du changement qui venait de s’opérer dans sa vie.