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L’ENVERS DU JOURNALISME

correspondants, donnant beaucoup plus d’information qu’eux, et trois fois plus long de copie. Il croyait avoir bien travaillé ; aussi ce télégramme lui fit-il beaucoup de peine.

Quelques heures après, il recevait un second télégramme, signé Lebrun.

Ce nouveau télégramme lui annonçait que le city editor envoyait un camarade pour l’aider, c’est-à-dire pour en faire plus long, — et on venait de lui dire qu’il envoyait des rapports trop longs.

Martin réfléchit longuement, conclut qu’on voulait lui enlever le crédit du travail qu’il avait fait jusque là, et se rendit à la gare, résigné.

Le nouveau venu lui apprit, qu’il venait prendre charge du travail et que Martin devait, à l’avenir, jouer le second rôle.

L’affaire traîna en longueur. Des arrestations furent faites, après l’enquête du coroner, et un procès eut lieu. Il se termina par un acquittement et il n’y eut pas de nouvelles arrestations.

Le mort dort aujourd’hui, dans un petit cimetière de campagne, la tête trouée. L’assassin ou les assassins n’ont pas été trouvés.

Martin a gardé de son voyage un souvenir plutôt désagréable.