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CHAPITRE XIII


Un paria



Lachapelle rentrait de l’hôtel-de-ville, un midi. Il avait eu chaud, en venant, car il avait marché très vite ; il enleva donc son habit, pour écrire. — On ne fait pas de cérémonie, dans les salles de rédaction.

Il se mit à raconter ce qui s’était passé au caucus des échevins auquel il avait assisté, passant par-dessus les plaisanteries « échevinales » et disant sans commentaires quelle était l’attitude des principaux meneurs. Il eut volontiers fait des réflexions et dévoilé les roueries de ces faux bonshommes, mais ce n’était pas permis. À quoi cela eut-il servi, d’ailleurs : les faux bonshommes ne sont-ils pas en majorité partout ! On ne pourrait tous les démasquer qu’en ébranlant l’ordre social. Et s’il faut se contenter d’en flétrir quelques uns et laisser les autres — et souvent les pires — impunis, à quoi bon ?…

Lachapelle s’appliquait donc à faire un compte