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Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/129

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que de Bordeaux tomba malade et que, au dire de Mathieu Paris, Pierre d’Aigueblanche demanda sa succession ; « mais on sut que l'archevêque était vivant ; l'évêque, qui s'était mis en route, perdit son labeur et n'en recueillit que des moqueries (1) ».

Richard de Cornouailles, qui avait refusé l'offre de la couronne de Sicile, briguait alors en effet la dignité impériale. Il avait pour compétiteur précisément Alphonse de Castille, dit le Sage ou le Savant, avec qui Tévêque d’Héreford traitait en ce moment. Le vaillant Guillaume de Hollande avait été tué, le 28 janvier 1256, dans une embuscade, par des paysans de la Frise. D’après l’usage, une année entière devait s’écouler avant qu’il fût procédé à une nouvelle élection, mais les archevêques de Cologne et de Mayence et le duc de Bavière, gagnés par les présents de Richard, l’élurent le 13 janvier 1257. De leur côté, le ler avril, le métropolitain de Trêves, le prince de Saxe, le marquis de Brandebourg, nommèrent Alphonse. Chacun de ces deux rois des Romains eut son parti ; cependant Alphonse ne quitta pas Tolède. Richard, au contraire, arriva le

(1) Mathieu Paris, VIII, 238. C’est à partir de 1256 que, suivant M. HuilIard-Bréholles, la Grande Chronique devient l’œuvre d’un autre moine, continuateur de Mathieu Paris. Ce nouvel annaliste assure que dans ses perceptions en Irlande, l’évêque « ne marchait qu’entouré d’une barrière d’hommes d’armes pour rassurer ses terreurs ».