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bury que j’ai tiré de bien bas, toi qui me servais de copiste pour mes brefs royaux et que je chargeais des jugements les plus scabreux, à titre de justicier et d’homme à gages. Et toi. Sylvestre, évêque de Carhsle, qui as longtemps léché les miettes à la Chancellerie et qui as été le petit clerc de mes clercs, tu te rappelles comment je t’ai promu à l’épiscopat, au mépris d’une foule de théologiens et de révérends personnages. Et toi aussi, mon frère Athelmar, tu n’ignores pas comment malgré les moines, cédant à ta prière ou à la peur, je t’ai élevé au faite de la noble église de Winchester quand tu étais insuffisant en âge et en science et que tu avais encore besoin d’un pédagogue... Résignez donc ce que vous avez obtenu injustement de peur que vous ne soyez éternellement damnés. Cet exemple m’apprendra pour l’avenir à n’élever en dignités que des personnes qui en soient dignes (1). »

À cet ami des princes de Savoie succéda son fils Édouard, dit aux longues jambes, qui ne leur fut pas moins dévoué ; mais au lieu d’être leur obligé, il fut leur bienfaiteur. C’était un homme d’une grande taille, d’une force extraordinaire, d’une vaillance et d’une intrépidité éprouvées (2). Il tenait donc plus de son grand-oncle Richard Cœur-de-Lion et de ses oncles de Savoie que de son père et de son grand-père.

Le 19 août 1274, Édouard, de retour de la croisade, est couronné à Westminster. Il continue

(1) MATmEU Paris, IX, p. 400.

(2) Idem, p. 160.