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Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/31

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son titre et il confia le gouvernement de l’église à Dieu et aux chanoines ses frères. Pierre d’Aigueblanche fut élu le 23 août 1240 et consacré dans l’église de Saint-Paul de Londres, le dimanche avant Noël, aux applaudissements du roi et d’une foule de nobles » (1).

On se souvient qu’Éléonore, comme sa sœur Marguerite, s’était mariée à l’âge de douze ans. Quelque fût sa précocité d’esprit, il est bien certain que sa culture intellectuelle, pas plus que celle de la reine de France, ne pouvait être bien grande. Il ne sera pas téméraire de penser que son oncle Boniface et Pierre d’Aigueblanche ne furent pas étrangers aux études qu’elle dût faire pour continuer et pour mener assez loin une instruction à peine ébauchée lorsqu’elle quitta la Provence. C’est vers le temps où nous sommes arrivés qu’Éléonore aurait composé un roman provençal : Blandin de Cornouailles (2).

Le 18 juin 1239, elle eut un fils, Édouard, qui

(1) Mathieu Paris, V, 61.

(2) Histoire littéraire de la France, t. XXI, p. 824, et F AVRiEL, Histoire de la Poésie provençale, t. III, p. 92, 95. Un chroniqueur a rapporté que Sancie, la quatrième fille du comte de Provence, envoya ce roman à son futur, Richard de CornouaLlIes. Raymond Bérenger et la comtesse étaient poètes eux-mêmes ; ils s’adonnèrent à la poésie provençale et protégèrent les trouvères. Béatrix de Savoie aimait â présider aux tournois et aux cours d’amour (marquis de Villeneuve-Trans ; Histoire de Saint Louis, I, 279, 413, 417, 419).