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sans enfants mâles ; Pierre institue héritier le fils ou la fille qu’il pourra avoir d’Agnès.

En 1236 ou 1237, il arriva à cet homme heureux une fâcheuse aventure. Rodolphe et Henri, fils de Guillaume II, comte de Genève, son cousin germain s’emparèrent de Pierre pendant une trêve, le retinrent en captivité et le maltraitèrent. L’on ne connaît pas bien les détails de l’événement, mais l'on sait qu’Amedée IV fut appelé à juger la contestation que cette affaire avait suscitée entre Pierre et Guillaume de Genève. Celui-ci fut condamné à payer à Pierre la somme énorme de 20.000 marcs d’argent, plus d’un million ; et à lui remettre le château d’Arlod.

Le 19 juillet 1238, Amédée, à la veille de partir pour l’armée impériale, fait son testament à Aiguebelle (1). En 1240, Aymon de Faucigny, beau-père de Pierre, vient à Lausanne, à la tête de six mille hommes armés, et y commet de grands dégâts, afin d’y rétablir Philippe de Savoie, primicier de Metz, nommé évêque de la ville le mois précédent, en remplacement de Boniface de Cologne. Le siège épiscopal était contesté à Philippe par Jean de Cossonay, élu par une autre partie du Chapitre (2). Cette affaire étant ainsi

(1) WURSTEMBERGER, IV^ n" 110 et 116.

(2) WURSTEMBERGER. IV, 11" 118, 120, 121. 124 à 127, 130, 134. Un accord intervint entre les parties le 16 juillet et Jean de Cossonay resta évêque. Nous verrons que Philippe eut d’abondantes compensations.